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mardi 15 mai 2007

132 - Un ami à combattre

Monsieur,

Vous avez bien raison de m'admirer à ce point et les autres feraient d'ailleurs bien de prendre exemple sur vous. Je reconnais volontiers en vous un digne admirateur de mon authentique talent.

Votre appréciation m'a été droit au coeur. Je suis bien aise que ma prose vous agrée à ce point. Je suis flatté et honoré que votre plume ait daigné m'accorder quelque importance. Voilà déjà un heureux présage de notre entente.

Par ailleurs, votre émoi si sincèrement avoué me touche et m'honore. Et même si je suis depuis longtemps accoutumé à la chose, je ne me lasse point des éphémères éloges, et sais toujours rendre un juste hommage à ces âmes averties qui ne craignent pas de louer celui qui ose allumer certains feux.

Les circonstances m'obligent donc à vous répondre ici avec coeur. Ce qui est non seulement concevable, mais encore nécessaire si l'on veut éprouver l'ardeur naissante de ce premier mouvement.

Toutefois laissez-moi vous prévenir que j'aimerais faire d'un phénomène tel que vous mon pire ennemi. En effet, au regard de la qualité de celui qui ose vers moi ces dignes éloges, un duel se doit être envisagé. Et sous les meilleurs augures encore ! C'est inévitable. Vous êtes brillant, vous êtes beau, vous êtes à ma hauteur : engageons donc les hostilités sans plus tarder !

Je vais imaginer quelque futile prétexte afin de vous chercher querelle, beau Monsieur. Ne vous soustrayez surtout pas à mon fer vengeur, le duel entre vous et moi s'annonce piquant et risque donc d'être particulièrement savoureux. Un véritable feu d'artifice, inutile et beau.

A bientôt cher ami.

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