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mardi 15 mai 2007

150 - Monsieur travaille !

Comment, vous vous abaissez à travailler, vous mon plus cher ami ? Eh bien ! Vous perdez d'un coup toute l'estime que j'avais pour vous Monsieur...

Ainsi vous vous adonnez à ces espèces d'occupations viles et méprisables qui consistent à besogner de ses mains comme un vulgaire manuel ? Vous n'avez donc pas, comme tout homme de bien qui se respecte, de valets, de bonniches pour faire à votre place les besognes et corvées manuelles ?

A partir de maintenant vous n'êtes plus mon ami Monsieur. Je ne vous connais plus. Vous me faites trop honte. Songez-vous donc à ma chère réputation ? Me faire l'ami d'un manuel... Quelle ignominie !

Je regrette infiniment de vous avoir eu pour ami pendant un temps Monsieur. Si j'avais su que vous vous adonniez au labeur et que vous n'aviez pas de domesticité à votre service il est bien évident que jamais je n'aurais contracté cette regrettable amitié avec vous... Déjà que vous étiez dépourvu de particule... J'ai daigné vous avoir pour ami du bout des doigts, avec un certain mépris de circonstance parce que vous n'aviez point de particule. Mais à présent que je sais que vous travaillez, tout est fini entre nous Monsieur.

Définitivement, irrémédiablement, fatalement.

Vous avez mon plus profond mépris, Monsieur le laborieux. Je vous crache au visage Monsieur le manuel. Je vous ignore, Monsieur le gueux.

Adieu, Monsieur.

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