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mardi 15 mai 2007

209 - L'art de répondre aux annonces les plus banales

Incidente annonceuse,

Votre annonce a la douce et prometteuse éloquence des âmes en proie à leurs plus chers tourments, et vos raisons de la passer ne sont pas différentes je crois, des raisons que j'ai moi-même de vouloir conquérir votre couronne.

Les causes qui animent votre plume ici sont les mêmes, me semble-t-il, que celles qui me dictent ces mots vers vous. Les termes de votre message ont les allures dignes et respectables d'une bienséance attendue. Mais l'on nomme autrement cette prudence, cette élémentaire distance, cette féminine réserve selon les dispositions particulières du coeur en proie à certains transports, même si ces secrets élans ne sont pas toujours consciemment avoués à soi-même...

Les circonstances confèrent à ces précautions que vous semblez prendre une vertu éminente : celle qui consiste, à travers cette décence de circonstance, à laisser s'épancher sagement, discrètement, implicitement votre coeur en aimable compagnie...

Les yeux ne se rencontrent pas mais les pensées se croisent, qu'on le veuille ou non. L'essentiel étant invisible pour les yeux, vos mots non encore dits atteignent d'autant mieux leur cible : ce qui n'est pas sur mon écran me va droit au coeur. Soit pour le blesser, soit pour le flatter, selon mes humeurs ou vos futures intentions. Tantôt je prendrai votre silence pour une flamme déclarée, tantôt je prendrai vos mots pour un bûcher.

Si j'en crois votre photo, vous avez les grâces sûres des célestes désignées et votre beauté incorruptible agrée singulièrement à mon coeur esthète : je succombe avec feu et sans nul regret à votre charme diabolique.

Mon désarroi est indicible. Vous me voyez peut-être déjà et cependant vous êtes aveugle car je prétends n'être pas que ce que pourrait laisser supposer ma plume. Je vous vois et je ne vois rien d'autre que vous. Et en cela je suis aveugle à mon tour... Etant né pour l'amour, je ne puis traduire autrement ces sortes d'événements : selon le prisme divinement déformant de mon coeur par trop sensible aux causes qui le font battre.

Et vous savez à présent que vous êtes la cause première de ses mouvements déréglés.

Il ne tient qu'à vous de faire le choix décisif. Ou vous demeurez silencieuse et vous contribuerez aux tourments d'une âme honnête victime des flèches d'un démon nommé Cupidon, ou vous répondez à ma détresse et vous gouvernerez en souveraine, selon vos plus urgents caprices, une âme entièrement dévouée, jeune encore.

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