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mardi 15 mai 2007

178 - Lettre à un fantôme

Ce soir ton visage est loin de moi. Je n’ai plus revu tes yeux depuis onze mois et cinq jours. Je garde en mémoire ton sourire dédié à je ne sais quel mystère, là-bas à la station Denfert-Rochereau. Tu es partie comme une ombre. Je ne t’ai plus revue. Plus jamais.

Tu es belle à mes yeux parce que tu es absente Sandrine. Tu as le charme des terres lointaines. Ton nom c’est pour moi comme l’appel du large. Un coin de mon âme est sensible à ses sonorités. Tes yeux laissés à Paris, alors que coulent les jours, les semaines, les mois, et bientôt l’an, sont une invitation aux étoiles. Ils brillent dans ma mémoire, non comme des rubis, mais comme des yeux de fille. Un regard de femme, humain, charnel, tangible.

C’est l’éclat vivant des astres qui brûlent. Je ne crois pas aux diamants inventés, je crois seulement aux visages humains, aux traits de femme, à tes yeux Sandrine. Je t’envisage donc comme un point au firmament. Parce que le ciel est une réalité depuis longtemps vérifiée : il me suffit d’allonger le bras pour m’en rapprocher. Infiniment peu, mais d’une manière infiniment vraie. Tu es loin de moi Sandrine, et tes yeux en exil ont le prix des vérités cosmiques. Je sais qu’ils me sont désormais inaccessibles.

Tu es belle parce que tes pieds touchent la terre, parce que tes yeux ne se plissent pas différemment de mes yeux face au soleil qui nous aveugle aux mêmes moments, et parce que tu t’appelles Sandrine, et que tu n’es pas là.

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