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mardi 15 mai 2007

187 - Le plomb de l'amour

Retour en arrière : 1992, le Mans. Année faste. Ma vie bifurque, chavire, s'engage, s'allège : je suis deux.

Dans le Jardin des Plantes de la ville, elle et moi nous scellons par les sangs croisés notre hyménée. A la manière des gitans. C'est viril, romantique, puéril et poétique. Je suis alors au faîte de ma gloire, parvenu à la porte de l'Olympe. A travers les lèvres de l'amante je suis en possession de la clé du Temps : passé et futur se diluent dans la paix nouvelle d'un Présent partagé, sous la forme d'un premier baiser. Bref, mon coeur bat.

Le monde prend la couleur de ses yeux clairs et cérulescents. Mon univers, sacralisé, ne s'ancre plus dans l'espace physique mais dans la profondeur de mon être : je prends racine.

Puis, riche d'une sève neuve, je croîs, je monte, je m'élève, je m'édifie. Tout en illusion.

Etourdi par le mirage, je suis tombé dans tes bras. Dans tes bras Sandrine, après un lustre passé dans la commune alcôve à vénérer un rêve brisé. Dans tes bras demeurés pourtant muets, croisés, lointains. Que me reste-t-il Sandrine ? Mes mots vers toi, porteurs de mes rêves les plus éclatants, sûrs messagers de mes jours perdus, ces jours désespérément reconstruits, réécrits, réinventés à la lumière de tes sourires, de tes yeux, de ton visage chéri.

Nous sommes en 1997, en fin d'année. Que reste-t-il de mes amours ? Le sang a séché, les coeurs se sont taris, l'eau à coulé sous les ponts.

Et toi Sandrine, tu demeures loin de moi, belle comme l'aube, l'onde et le vent.

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