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mardi 15 mai 2007

192 - Une noce perverse

Aujourd'hui les choses prennent une ampleur concrète. Depuis plusieurs jours déjà je songe à emporter avec moi un souvenir personnel et marquant de vous. Contre mon corps je désire une trace de votre passage. Une trace sanguine, écarlate, douloureuse, vive et significative.

Contre ma peau j'aimerais sentir l'empreinte d'une caresse âpre de votre main. Il me plairait de garder des jours durant contre ma chair les sillons tracés par vos ongles, ou par quelque lame acérée mue par votre main, contrôlée par votre coeur épris de romanesques sentiments. A l'endroit de mon corps qu'il vous plaira, vous signerez votre amour.

En hommage à votre nom Ophélie, je porterais avec fierté cette blessure d'amour plus glorieuse qu'une blessure de guerre. Ne craignez point la grimace due à ce doux martyr, et prenez-là plutôt comme un sourire, au moment où vous rayerez ma peau contre vos griffes. Ou contre le fer.

(Avant que de me faire bénéficier de cet intime présent, ma peau non infaillible aura été purifiée des invisibles germes, vils ferments issus des miasmes ambiants, ainsi que vos ongles ou quelque autre objet incisif que vous aurez choisi. Voilà pour les précautions domestiques de l'audacieuse besogne.)

A présent préparez votre coeur sensible à cet acte bourreau, et remplacez votre pitié par un courageux sentiment de romantisme. Montrez-vous digne de mon désir de sacrifice.

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