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samedi 11 août 2007

757 - Le baiser de la lune

La lune me tira du lit.

Dans mon sommeil agité, je ne cessai de lui jeter des regards troubles. Il fallait bien que je succombe... C'était l'été, je fus bientôt sous les étoiles en pleine campagne, ahuri. Je m'égarai vers la sylve. Quelque volatile de nuit frôla ma tempe, mais je ne vis rien dans la nue. Rêveur, j'imaginai alors la caresse triste de Séléné sur mon front. Tout en songeant de la sorte, j'errais vers les bois. Autour de moi, un grand silence. Et moi, hagard, hanté par une présence astrale irradiante, douce et vénéneuse, je cheminais le regard divaguant entre sol et zénith, le pas alangui.

Étendant dans les airs son grand voile d'éther, le spectre semblait projeter sur le monde ses songes silencieux et blafards. L'ordre cosmique s'ébranla dans ma raison ensorcelée par l'astre : je me demandai si je ne faisais pas partie des fantasmes sidéraux imaginés par ce globe luisant... Dans mon demi sommeil je le crus un instant. Tel une silhouette née des rêves de la lune, un pantin d'ombre et de nuée issu de ce crâne argenté errant au firmament, j'eus l'impression d'appartenir à cette tête pâle glissant dans l'empyrée...

Puis, dans un grand vertige où je vis tournoyer les constellations, je perdis connaissance. Ou plutôt je m'endormis d'un sommeil brutal et étrange. Je me réveillai avant l'aube, frissonnant parmi les herbes imprégnées de rosée.

Machinalement je passai la main sur mon front engourdi. J'eus la sensation d'y essuyer un sang funeste ou quelque écume mystérieuse. Retournant ma main d'un geste fébrile, je vérifiai.

Une cendre dorée fit luire ma paume, furtivement, avant de se désagréger quasi instantanément en des milliers de particules étincelantes.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Très jolie!!
Et oubliez pas de faire un voeux ;)

Anonyme a dit…

très beau texte en effet
Raphael, quel plaisir avez-vous a exposer vos textes au jugement de personnes qui ne les apprécieront pas a leur juste mesure mais les assassineront surement a coups d'insultes ou de platitudes truffées de fautes d'orthographe?Raphael, est-ce bien raisonnable?
Christine

Anonyme a dit…

Christine,

Ce genre de raillerie que vous évoquez au contraire me permet de briller encore plus, par contraste.

Et puis je souhaite jeter ma lumière là où s'étend l'ombre.

Raphaël Zacharie de Izarra